Pascale BARTOLI


C'est étonnant mais...

Tout a commencé par une punition.

 

Pascale est une enfant timide alors, pour cacher ce handicap, elle chante. C'est avec Faust qu'elle se voit infliger quelques deux cents lignes censées lui interdire de pousser la voix. Elle s'était lancée spontanément sur l'opéra oubliant qu'elle se trouvait en classe. La sanction ne s'était guère fait attendre.

Pascale "ne riait plus de se voir..." Avec une maman résolument tournée vers l'opéra et la variété de l'époque (BREL, REGGIANI, AZNAVOUR...), un oncle très amateur de Jazz s'accompagnant au banjo : impossible pour Pascale de respecter le "Tu ne chanteras pas" décrété par l'éducation nationale.

Elle va ensuite s'essayer à la guitare et s'exercer longuement sur les morceaux de son groupe fétiche : SIMON & GARFUNKEL. Les deux voix la séduisaient. Qu'à cela ne tienne elle embarquerait le tout, travaillant les deux voix et s'accompagnant de son instrument... Oh sans excellence mais avec tellement de désir, tellement de passion, que le tout lui procure un plaisir inégalé. Elle garde en mémoire les très émouvants souvenirs où avec Marie-Claire, sa cousine, elles affectionnaient chanter à tue tête, de tout, pour le plaisir de cette mélodieuse expression de l'âme. Elle mettra alors, un peu de côté, sa timidité, le temps du délicieux fonctionnement de ce binôme inattendu. Ça lui réussira.

Lorsqu'elle part vivre sur le continent pour quelques années d'études, elle abandonne l'instrument pour se lancer dans une autre aventure. Pascale intègre la Chorale du ROURET, en région PACA, durant 3 ans. Ici, elle flirte avec enchantement avec le lyrique, la variété, le gospel... Un vrai bonheur.

Et alors qu'elle prend davantage d'assurance, participe aux téléthons, à des représentations dans des églises (La Traviata, A dio del pasato...), sa maman l'enjoint de n'en rien faire, craignant que sa fille chérie ne sombre dans la honte... A l'évidence, Catherine ignore tout de l'évolution de Pascale, de sa revanche sur la timidité et sa progression dans la pratique vocale. Sans être une voix d'exception, la jeune femme possède une capacité à l'expression vocale qui fait l'unanimité : un beau grain dira-t'on.

C'est un an plus tard qu'elle est sollicitée pour interpréter "E Strano... Follie Follie, la Traviata...", si

brillamment soutenu par la Scala... 9 minutes d'un tour de chant salvateur. Pascale nage en plein

bonheur. Elle gardera de cette époque et contre toute attente, un savoureux souvenir : sa maman lui avait promis des cerises si elle remportait le défi. Ce fut réussi, elle attend encore son panier de fruit (rires). L'émotion fut au rendez-vous et la satisfaction d'un travail vocal soigné l'engage un peu plus loin.

De retour en Corse, elle intègre la formation I MACCHJAGHJOLI, un groupe passionné de chants folkloriques corses. Elle y apprend les chansons d'amour, les sérénades, où l'on parle du sens de la vie. C'est à cette occasion qu'elle découvre son goût très affirmé pour les formations musicales importantes, les "gros" orchestres, Duke ELLINGTON et ses modèles, à contrario des mouvements plus intimistes. Elle aime le swing par dessus tout, le fox trot etc... Pascale ne trouve pas d'orchestre ? Qu'à cela ne tienne elle travaillerait sa passion à partir de compositions orchestrales pré-enregistrées. Perfectionniste elle va jusqu'à écouter ses morceaux jusqu'à 160 fois avant d'oser les offrir à sa petite communauté d'amis.

 

C'est ainsi que Pascale devient Pascale sans Orchestre...